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Floratatouille
19 octobre 2010

In a hole in the ground there lived a hobbit.

Pour l'un de mes cours, j'ai dû lire The Hobbit, or There and Back again (Bilbo le Hobbit en français, enfin, dans la traduction que j'en ai lue, et où il se trouve que Bilbo Baggins reste Bilbo Baggins, et ne devient pas Bilbon Sacquet), de Tolkien. Je précise que je l'ai fait dans le cadre d'un de mes séminaires ("Les classiques de la littérature enfantine (GB)"), parce que je pense pas que je l'aurais lu spontanément ; en tout cas, pas maintenant. Je pensais que c'était un roman compliqué, sérieux et pour lequel il fallait s'accrocher ; j'ai vu mais pas lu Le Seigneur des Anneaux, et même si ça m'a beaucoup plu, j'ai quand même compris que c'était simplifié et donc je m'imaginais pas me lancer dans une trilogie (plus la genèse, si on peut appeler ça comme ça) de high fantasy. Et donc là, grosse surprise.
Je me doutais pas du tout que The Hobbit était un livre pour enfants, et encore moins qu'il puisse être réellement plaisant et amusant à lire. L'histoire, c'est Bilbo Baggins, un hobbit (donc qui a une "légère tendance à bedonner", qui déteste les aventures et dont l'activité favorite et principale est de manger), qui se retrouve embarqué par une bande de 13 nains et Gandalf dans une quête contre son plein gré, dont le but est d'aller récupérer un trésor gardé par un dragon terrib', Smaug. Alors évidemment, il y aura plein de péripéties ; mais je crois que le plus important dans cette histoire, c'est le fait que ce soit un Bildungsroman : un roman d'apprentissage, d'éducation. Certes, Bilbo n'est pas un enfant, mais déjà il fait approximativement la même taille qu'un gamin, et puis, au début du roman, sa maturité peut être sérieusement remise en question. Ses principales préoccupations sont liées à son confort (sa maison bien rangée, son fauteuil confortable) et, comme je l'ai dit, à la nourriture. Mais il apprendra bien évidemment à grandir, et à puiser en lui des ressources inexploitées.
Alors j'ai beaucoup beaucoup aimé la première moitié, et puis un peu moins la deuxième. La principale raison, c'est parce que le narrateur est assez intrusif au début du roman, il se permet de faire des commentaires et s'adresse directement au lecteur, ce qui est franchement réjouissant. Et puis, au fur et à mesure que l'histoire avance, et donc que les nains et Bilbo approchent du but, le ton se fait un peu plus sérieux ; Tolkien ayant d'ailleurs trouvé à redire à propos du ton assez badin et "paternaliste" du début (que j'ai pourtant adoré, mais bon). Mon chapitre préféré, c'est le cinquième, quand il se retrouve seul pour la première fois dans une grotte, après avoir été capturé par les goblins, et qu'il rencontre Gollum. Alors d'ailleurs, si quelqu'un s'y connaît en Tolkien, j'aimerais qu'il m'aide à résoudre cette énigme : dans le bouquin, Gollum se parle à lui-même à la 3ème personne (et, sans être une linguiste confirmée, me semble assez révélateur, puisque la 3ème personne est la non-personne) et s'appelle "precious". Or, dans les films de la trilogie du Seigneur des anneaux, "my precious" lui sert à désigner l'anneau, contrairement à dans The Hobbit, donc. Est-ce que c'est une mauvaise lecture de Peter Jackson, ou bien simplement un changement dans les bouquins opéré par Tolkien lui-même ?
Ce qui m'a également beaucoup plu dans ce livre, c'est le fait que j'aie appris (vouais, j'ai fait des recherches, m'voyez) que la littérature enfantine britannique était assez singulière dans le fait qu'elle n'était pas une transformation du réel, mais qu'elle était délibérément antiréaliste. On peut donc parler sans problème de fantastique ; pour autant, on peut remarquer qu'il y a pas mal de références à notre monde réel, donc une allusion au tabac, au café, au thé, et même à Noël à la fin du livre. C'est un "effet de réel" qui contribue au fait que le lecteur n'est pas complètement perdu dans un monde qu'il ne connaît pas.

Bref, j'ai adoré, ça m'a plutôt donné envie de lire Le Seigneur des Anneaux et le Silmarillion (quand j'aurai le temps, donc quand je serai morte, ha ha...) et il est particulièrement facile à lire en anglais, pour ceux que ça pourrait tenter.

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Commentaires
F
Mais... Mais qui a aimé ce post ? QUI ?
P
Bon, je t'autorise à supprimer mes 4 messages de trop.<br /> J'ai une excuse : Un message d'erreur bidon m'a fait croire à 5 reprises que le commentaire n'avait pas été envoyé... A la 5ème, j'ai eu un doute, et j'ai décidé d'actualiser la page autrement...
P
Personnellement, j'ai préféré Bilbo au Seigneur des Anneaux (qui a quand même des longueurs), et le Simarillon à Bilbo. <br /> Mais le Silmarillon s'apprécie sans doute plus après avoir lu le Seigneur des Anneaux (ce que j'ai fait), ainsi que tous les appendices des trois bouquins, notes, chronologies, plans, etc., pour avoir déjà une bonne vision générale de l'univers, l'histoire et la mythologie des Terres du Milieu (En tout cas, dans la version de la trilogie que j'ai lue, c'était bourré de ce genre de choses.). Puisque le Silmarillon est un peu un patchwork de différentes légendes de ce monde, donc plein de références qui font plaisir à voir un peu mieux développées.
F
Juste pour te signifier que le Silmarillion c'est une autre paire de manches c'est genre... faut s'accrocher pour saisir quoi que ce soit à ce fourre-tout.
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